Art au Centre propose de revitaliser le centre de la ville par l’art : dans les vitrines des espaces commerciaux vides, des artistes liégeois, belges et étrangers installent leurs œuvres et créent un parcours artistique à travers la ville.
Avec « Qu’est-ce qui se trame ici ? », le Club André Baillon a reconstitué l’espace de l’association en combinant des éléments « traces » représentatifs :
. Les panneaux maculés de l’atelier de peinture rappellent la réalisation successive des œuvres qui y ont été créées.
. Les divans d’un salon communautaire évoquent quant à eux l’idée d’une psychothérapie décloisonnée et ouverte à la participation. Des productions sonores en relatent des épisodes comme autant d’archives d’histoires croisées.
. Ces récits font l’objet de grands dessins qui les retracent graphiquement. Ils donnent à voir une constellation de lieux et de personnes, un réseau, un territoire. Les flèches représentent sans les qualifier les relations entre les personnes ; ce sont les fils de l’histoire qui se nouent pour en composer la trame. Le système met en évidence les impulsions et les flux à l’origine du déploiement des événements. L’aspect touffu et complexe des schémas leur confère une illisibilité́ certaine. Le sens est renvoyé́ à la notion d’ouvrage collectif par l’usage d’un code graphique commun.
Le « Sociogénogramme » est utilisé́ ici pour ses possibilités d’expression plastique : celles d’un croquis pris sur le vif qui, avec une simplicité́ paradoxale, montre la complexité́ des situations vécues par les usagers et les membres des services psychosociaux.
La vitrine témoigne littéralement d’un certain désordre et surtout de la multiplicité́ des forces en présence. Elle sera activée ponctuellement par le collectif pour des séances en commun. Sur la Place du Marché, ancien lieu du pilori, le jeudi 11 septembre, sera réalisé un « Sociogénogramme » public, célébrant la bascule de la honte à la fierté.
Sophie Langohr